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  • Photo du rédacteurFrançois Chevallier

La croyance avant les faits

Dernière mise à jour : 8 juil. 2020




« We know what to do but we dont do » Dans « Ma Loute » de Bruno Dumont un des personnages s’interroge et m’interroge.

Savons-nous collectivement ce que nous avons à faire ?

Si oui…Pourquoi ne le faisons nous pas ?

La vérité n’est pas humaine dit le philosophe. Par exemple, la foudre s’abat là où elle s’abat, elle ne choisit pas non plus sur quoi ou sur qui elle s’abat. Celui qui se noit…se noit, il n’aura sans doute pas cru à la nécessité de s’équiper d’un gilet de sauvetage. Il aura pensé que sa croyance aurait raison des faits. Mais la vérité n’est pas humaine elle ne croit pas, elle est.

La Culture mon domaine n’échappe pas à la calamité de ses croyances.

Outil des réductions des inégalités, elle croit y participer, mais elle ne le fait pas et en ne le faisant pas suffisament, elle concourt à creuser les dites inégalités. (à lire les études éclairantes sur le site du Ministère de la Culture).

La croyance de la Culture dans sa participation à la réduction des inégalités se niche, entre autre, dans la communication.

A dire vrai, il est extrêmement difficile de communiquer avec quelqu’un d’un autre culture, qu’elle soit par l’origine, ou par une différence sociologique, puisque c’est avec notre culture que nous communiquons, tous les éléments de communication, conscients ou inconscients sont culturels.

Pour communiquer avec la culture de l’autre, il faut la reconnaitre avant de la connaitre, il faut la considérer.

C’est une expérience singulière que de se mettre à l’écoute de la culture de l’autre, sans exposer, voire imposer la sienne. On mesure alors dans l’expérience, la capacité excluante de sa propre culture. On comprend la nécessité des étapes nécessaires à la construction d’un espace commun d’échanges, on conscientise que l’on fabrique... une nouvelle culture.

Je parle en connaissance de cause, car je vis cette expérience au quotidien. Je la vis dans l’inégalité car je suis à la bonne place, car j’accueille l’autre et sa culture, par l'adoption.

Dix années de cette réalité quotidienne m’ont transformé en profondeur. Je ne prétends pas avoir réussi, je ne suis pas en capacité d’en juger, les faits semblent m’accorder que je n’ai pas échoué. C’est une aventure collective, familiale et nous n’avons pas échoué.

Notre culture n’a pas raison, d’abord parce qu’elle n’a pas la capacité de la raison, pas plus que la culture de l’autre, qui m’était à l'origine étrangère autant que je lui étais étranger.

J’ai pris conscience dans cette expérience intime que nous ne faisions pas collectivement ce que nous avions à faire pour accueillir l’autre, qu’il soit de l’ étranger ou pas.

J’ai pris conscience qu’en accueillant l’autre dans sa culture, je m’étais accueilli dans ma propre altérité. La Fraternité de nos frontons comporte ce devoir si facile à lire, si facile à croire, si difficile à mettre en oeuvre.

J’ai écouté avec tristesse notre nouvelle ministre de notre Culture et ce n’est malheureusement pas le chemin de la fraternité qu’elle nous propose dans son ministère qu’elle croit, nous dit-elle, « idéal ».


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