L’artiste travaille son art, son premier outil c’est lui-même et ce n’est pas un choix.
Son interlocuteur final est le spectateur qui par sa présence sensible donne la vie à « l’oeuvre », puis que c’est ainsi qu’elle se nomme.
Entre les deux,
viendront s’intercaler bien d’autres interlocuteurs aux fonctions aussi diverses qu’indispensables qui auront agi sur l’oeuvre dans sa fabrication et son exposition.
La question qui se pose est la chronologie des différentes interactions entre l’artiste, l’oeuvre et le spectateur.
Cette chronologie dépend d’un point de départ : soit l’oeuvre est une commande, soit elle est une offre, soit elle est les deux, tant elle est dépendante d’un contexte.
Un des outils de l’artiste, c’est sa capacité sensible, ce qu’il ressent au premier degré du terme, un faisceau d’émotions qui font naître un imaginaire lié au regard spécifique de l’artiste. Il doit apprendre à conserver, à protéger ce matériau de base pour être en mesure d’en nourrir l’objet qui deviendra, par la médiation de la technique, l’oeuvre à partager.
La Culture viendra plus tard, elle mettra en cohérence les oeuvres dans la cité et cette cohérence incombe au politique.
Cette chronologie délicate mérite d’être interrogée en permanence, c’est d’elle que naît la pertinence d’une politique culturelle au regard du public.
En sommes-nous tous aujourd’hui conscients ?