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Baratin

  • Photo du rédacteur: François Chevallier
    François Chevallier
  • 15 juin 2020
  • 2 min de lecture

Le baratin ou éloge du beurre.


Quand j’étais enfant, ma grand mère qui possèdait quelques vaches au fond de la campagne sarthoise vallonée et silencieuse, transformait sa crème en beurre.

Ce qui au regard d’un enfant à quelque chose de magique…comme croire en la pierre philosophale.

On dirait le début d’un conte, c’est sympa !

Pour effectuer cette opération incompréhensible, elle utilisait une baratte.

Je ne suis pas sûr du lien étymologique entre ce bel objet en bois avec sa manivelle en métal et l’art réthorique dit du « baratin », mais comme ce n’est pas le sujet…on dira avec légereté et dans un rire aérien que l’on s’en fout !

Je vais tenter de rester correct, même et alors que l’envie d’une vulgarité certaine me taquine.

Car, quand certains dirigeants (je ne cite pas de nom) s’expriment et communiquent en mimant qu’ils nous « parlent » (déjà en vrai dans la réalité, ils causent à une caméra muette et polie et avec en face d’eux le sourire complice et encourageant de leur aéropage).

A ce moment là j’ai le sentiment qu’ils me baratinent. L’expression vouloir le beurre, l’argent du beurre et accessoirement le c.. de la crêmière semble métaphoriquement exprimer le sentiment diffus et tenace que je ressens du point de vue malheureux de celle qui tourne, les mains occupées, la manivelle de la fameuse baratte.

Rassurez-vous, je n’ai ni l’envie, ni aucune prétention à ce que sentiment personnel soit partagé…

Je vous laisse les mains libres.

Mais pour autant, une autre expression, moins connue, me revient, elle est poético-enfantine : être enduit en erreur. On dit que la vérité sort de la bouche des enfants…On en oublierait donc le lieu du mensonge ?

Et là, maintenant que je suis adulte, ma naïveté s’est malheureusement envolée (ma naïveté envolée, étrange métaphore qui mérite, pour elle seule, une bonne séance de psychotérapie lacrymale) .

Bref à ce baratinage sans fin, relayé par d’autres baratineurs professionnels qui y ajouteront le baratin du commentaire mou qui leur colle aux dents… (je sens que je m’agace un peu).


J’ai envie de dire avec un sourire bien élevé : « il faudrait raisonnablement que cela cesse !

et trouvez donc une autre manière, manants, de faire votre beurre sur mon dos qu’avec du baratin ! »

Je suis resté correct.


 
 
 

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