La déconnade face à la morale
Terreau joyeux de mon enfance et de mon adolescence, la déconnade m’a intellectuellement nourri à travers Michel Audiard, Pierre Dac, Pierre Desproges, Coluchet et autres Hara Kiri de l’irrévérence.
Soupape nécessaire face aux institutions se drapant dans leurs morales qui cachent bien des turpitudes.
Les scandales sont légions démontrant le cynisme de ces donneurs d’ordre. A commencer par la famille dont les dégâts nous parviennent à travers les indéfinis « faits divers » .
Camus dit que « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde. » Une des fonctions de la déconnade est justement de nommer les choses.
La déconnade peine à trouver ses voix, les comiques officiels trouvant trop souvent pitance dans les gammelles dorées des médias commerçants. J’aimerai réentendre l’équivalent des « flagrants délires » sur la radio officielle, radio devenue machine à laver de la morale de l’irresponsabilité politique. Les récents interviews de François Hollande ou d’Agnès Buzyn par Léa Salamé étaient à pleurer de honte et pas de rire…sans déconner.
Dans notre société dominée par les éduqués supérieurs, comme le dit si justement Emmanuel Todd, ceux-ci se targuent d’être les garants des devises inscrites dans la pierre aux frontons de nos édifices : Liberté, Egalité, Fraternité…
C’est pourtant le drame de notre démocratie en danger qui ne répond plus à sa fonction d’agir pour le bien commun et qui creuse les in-Egalités, détruit les Libertés et constate la disparition de la Fraternité.
Ce que j’écris n’est pas teinté d’une nostalgie qui compterait ses morts, ni d’une indignation garante de l’immobilisme morale.
Je fais le constat triste et malheureux que cette morale parée de nouveaux atours instille insidieusement le monde dit de la culture qui aujourd’hui plus qu’hier peine à savoir joyeusement déconner sur tout et surtout déconner
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